« MON HYGIÈNE FÉMININE EST IMPORTANTE COMME CELLE DE TOUTES MES SOEURS ! »
Nancy Mbaye - Présidente de l'association Tampons Pour Toutes les Femmes
À PROPOS
Un élan de solidarité Belgo-Sénégalais
« Tampons Pour Toutes les Femmes » est une association sans but lucratif de droit belge créée en 2013 suite à la rencontre de trois femmes : Nancy , Sénégalaise, Anne et Annick, Belges.
L'association s'est fixée pour objectifs de venir en aide et de rendre leur dignité aux femmes incarcérées ou issues de milieux défavorisés en leur fournissant le minimum nécessaire pour l’hygiène intime.
SITUATION AU SÉNÉGAL
Avec 50% de sa population vivant au-dessous du seuil de pauvreté, un taux de chômage élevé, surtout chez les femmes, un secteur informel qui représente une part importante du PIB et génère 97 % des créations d'emplois selon la Banque mondiale, au Sénégal, la réalité carcérale est toute aussi préoccupante notamment chez les jeunes femmes : une partie d’entre elles sont incarcérées pour « prostitution avec défaut de carnet sanitaire », avortement clandestin, ou des raisons familiales toutes aussi dramatiques.
Concernant l'avortement, il est interdit au Sénégal, donc pratiqué clandestinement. Les jeunes femmes concernées ont le choix entre un avortement « artisanal », dans des conditions terrifiantes, ou lorsqu’elles en ont les moyens, dans des cliniques privées.
Un débat s’est ouvert au Sénégal en faveur de l’avortement médicalisé, notamment dans les cas de viols ou d’inceste. Mais pour des raisons philosophiques et religieuses, le sujet reste tabou. Les filles les plus démunies avortent donc dans des conditions traumatisantes, elles se retrouvent déscolarisées, sont placées en garde à vue sans même recevoir de soins, sont souvent rejetées par leur famille, puis incarcérées.
Selon l'organisation internationale du travail, les femmes ayant la responsabilité de leur foyer ne peuvent pas rechercher un emploi. Le textile artisanal est la branche la plus importante de l'artisanat sénégalais et représente a lui seul 30% des activités artisanales développées au Sénégal. Des métiers traditionnellement exercés par des femmes mais qui attirent de plus en plus d'hommes aujourd'hui.
Notre objectif à long terme est donc également de développer cet artisanat, et d'inclure la production de nos serviettes hygiéniques pour ne plus être dépendants de dons extérieurs et de réinsérer ces femmes dans le cycle économique.
MISSIONS
INFORMER
TPTF se base sur le programme proposé par l'OMS en terme de santé dans les prisons. Il s'agit de promouvoir les services de santé en milieu carcéral et de les intégrer aux systèmes nationaux de santé, y compris la formation et le développement professionnel du personnel de soins de santé. Les personnes détenues recevront une formation et réaliseront des exercices pratiques de promotion de la santé chez les autres détenus afin de mieux les sensibiliser à la santé communautaire, à l'hygiène personnelle, aux premiers soins et au bien-être.
SOUTENIR
Soutenir les femmes en milieu carcéral c'est aussi les aider, à préserver ou à retrouver leur dignité. Pour y parvenir, TPTF organise régulièrement des collectes de serviettes hygiéniques et de matériel sanitaire (savon, désinfectant, médicaments essentiels) qui sont ensuite acheminées vers les centres pénitenciers partenaires.
FORMER
Dans le contexte carcéral, tant le travail que la formation jouent un rôle essentiel dans la préparation de la libération et de la réinsertion au sein de la société. En pratique, la formation en prison (qui, comme le travail, n’est pas une obligation) reste cependant trop souvent du domaine du privilège. Une proportion importante de la population détenue est pourtant gravement sous-scolarisée et les besoins en termes d’éducation sont particulièrement sérieux. TPTF souhaite contribuer à une meilleure réinsertion des femmes détenues en travaillant à la mise en place de formations pratiques qui leur permettront d'avoir de meilleures perspectives d'avenir.
“La prison n'est qu'un espace muré qui cache les échecs de la société.”